« J'AI PRÉFÉRÉ EMBAUCHER AGNÈS PLUTÔT QU'ARRÊTER LE LAIT »
La qualité de vie est la priorité de Frédéric Caroit. Son salarié à la retraite, il choisit de recruter Agnès Delavoye plutôt que de passer au tout culture.
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AVEC 585 000 LITRES DE QUOTA, 75 ha de cultures et les traitements phytos du voisin, Frédéric Caroit a du pain sur la planche. Lorsque son salarié à temps plein prend sa retraite l'an passé, il sollicite Agnès Delavoye pour la traite et le suivi des animaux. Elle a déjà une expérience de salariée en lait. « Ne souhaitant pas un temps plein et des horaires rigides, nous nous sommes mis d'accord pour un contrat à durée indéterminée à temps partiel variable », dit-elle. Une base hebdomadaire de 21 heures est définie, avec la souplesse de descendre jusqu'à 14 heures ou de monter jusqu'à 28 heures. » (lire encadré p. 47).
UN COÛT DE 25 250 €
Le CDI débute le 1er mai 2013. Agnès est rémunérée 1 330 € bruts par mois, plus une prime de 150 € bruts sur les résultats de qualité du lait. « En réalité, c'est un complément de salaire, indique Frédéric. Je suis satisfait de notre collaboration. Si la qualité se dégradait, je ne la supprimerai pas. » Il fait le bilan de cette première année dans son exercice comptable mai 2013-2014. « J'enregistre 34 921 € de coûts salariés, dont 25 251 € attribués à Agnès (7 491 € de charges patronales). L'écart provient de la prime de départ de l'ancien salarié et de l'embauche d'un jeune l'été. » Frédéric est habitué à ce niveau de coût salarié. Il veille à ce que sa structure financière soit bâtie en conséquence. « Il faut le bon équilibre entre investissement et trésorerie. Je suis bien équipé mais je ne renouvelle pas mes tracteurs tous les trois ans. Un salarié est une autre solution pour limiter les prélèvements fiscaux et sociaux. » Depuis 2010, les annuités sont stables : entre 40 000 et 45 000 €. Cette année et les deux prochaines, elles vont connaître un pic moyen à 55 000 €. Pas de quoi inquiéter l'éleveur qui enregistre un EBE d'au moins 105 000 € ces quatre dernières années.
L'embauche d'Agnès s'accompagne-t-elle d'une amélioration des performances du troupeau ? « Elle les maintient », répond-il. Ce qui n'est pas négligeable : 206 000 cellules/ml en 2013-2014, 23,34 €/1 000 l de frais vétérinaires et d'élevage de l'atelier lait, 404 jours d'intervalle vêlage-vêlage, etc. « Tout ceci alors que nous avons livré 88 000 l en plus », insiste-t-il.
ABANDONNER LE LAIT N'EST PAS RENTABLE
Avant de décider de la recruter, il envisage l'arrêt du lait. « La qualité de vie est ma priorité. Une simulation montre que ça ne serait pas rentable. Un robot me libérerait de la traite, mais pas forcément du temps. Avoir quatre semaines de vacances et un week-end sur deux libre est indispensable. » Constatant que le nombre d'heures réalisé par Agnès augmente, il réfléchit à embaucher un second salarié à temps plein. « Je veux revenir à notre accord initial : moins d'heures à l'automne. Je ne veux pas qu'elle se lasse par une surcharge de travail et je serai ainsi un peu moins présent sur la ferme. En contrepartie, j'investirai moins et paierai moins de MSA. »
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